Biographie de Madeleine Chaudourne née Guertin
Madeleine, Victorine CHAUDOURNE née Guertin
Née le 28 mars 1904 aux Sables d’Olonne.
Père : Victor, AugusteGuertin, serrurier, ferronnier d’art
Mère : Juliette, Marie, Alphonsine Boisard
Domicile : 7 rue du Grand Canton
Mariée à Jean, Henri Chaudourne, imprimeur
Décédée le 20 février 1984.
MadeleineGuertin est née aux Sables d’Olonne. Son père, Victor, est serrurier et ferronnier d’art, sa mère, Juliette, est une cousine du chanteur d’opéra Léon David. Avec ses deux sœurs, Marie et Charlotte*, ils habitent rue du Grand Canton. En 1928, Madeleine se marie avec Jean Chaudourne, un imprimeur du Mans (Sarthe) où elle part s’installer. Ils ont un fils également prénommé Jean. En septembre 1939, lorsque la guerre est déclarée, son mari est mobilisé, il reviendra en 1940. Pendant l’occupation, ils s’engagent tous les deux dans le réseau de résistance Libération Nord. En 1944, le réseau est dénoncé. Madeleine est arrêtée et emprisonnée à Angers, puis transférée au secret à la prison de Fresnes. Déportée, elle fait partie d’un convoi de 62 femmes qui arrive à Sarrebruck (camp de Neue-Bremen) le 4 août 1944. Elles sont transférées à Ravensbrück le 14 août. Madeleine est affectée au commandode Belzig (Bandenbourg Allemagne) pour travailler dans une briqueterie. Début 1945, alors que les Russes avancent, les prisonnières sont évacuées et emmenées en colonne sur les routes. Madeleine, épuisée, supplie ses camarades de la laisser rouler dans le fossé où elle perd connaissance, échappant ainsi aux gardiens. Elle se réveille plus tard, allongée sur un lit de paille, les jambes gelées jusqu’à la taille, recueillie par des fermiers avec une de ses compagnes polonaise.
Madeleine est rapatriée en avril 1945 à Paris, à l’Hôtel Lutétia, où sa famille vient la chercher. Elle revient vivre aux Sables d’Olonne, son mari ayant disparu et sa maison du Mans pillée. Elle est décédée le 20 février 1984.
Elle a reçu la Croix de guerre et la Légion d’Honneur.
Sa nièce, Simone Grondin, témoigne : « Ma tante qui avait 40 ans en paraissait 90 après ces épreuves…Elle s’est impliquée dans les associations de déportés, mais c’est seulement dans les dernières années de sa vie qu‘elle a pu nous parler de cette année de cauchemar où le matin on les maintenait debout des heures dans la neige pour l’appel, où elles chantaient « Ce n’est qu’un au revoir mes sœurs » à celles qu’on emmenait au crématoire.
* Marie a épousé Rémy Grondin, qui sera directeur de l’école de garçons et du Cours complémentaire du Centre ; Charlotte s’est mariée avec Fernand Pinon, droguiste à l’Arc en ciel, bd de Castelnau.