Biographie de Jeanine Blouin née Bardy
Jeannine, Maria, Renée, Louise Blouin née Bardy
Née le 27 septembre 1923 aux Sables d’Olonne.
Père : René, Charles Bardy.
Mère : Maria, Esther, Louise Forestier
Mariée en 1945 à Bernard-Louis Blouin
Quatre enfants :Jean-Bernard, Jean-Louis, Jean-Marie et Jean-Yves
Domicilié 75 avenue de Talmont (aujourd’hui Alcide Gabaret).
Jeannine est la fille de René Bardy, résistant, déporté, mort à Buchenwald le 1er mars 1944.
Jeannine Bardy fut agent de liaison à Centurie, réseau où était son père.Elle aide celui-ci dès 1940, en lui servant de secrétaire et en parcourant l’ouest de la Vendée à bicyclette. Lors de l’arrestation de son père à son domicile par la gestapo, le 12 août 1943, elle part dans sa chambre en dissimulant les pièces compromettantes du réseau Centurie sans que les Allemands n’y prennent garde. Commence alors une drôle de vie où Jeannine dort dans un endroit différent chaque soir.
Elle circule en plein jour avec une robe aux poches « bleu, blanc, rouge » et des messages dans les sacoches de sa bicyclette destinés au fameux sous-marin britannique « Tigris », concernant surtout les fortifications et les mouvements des troupes allemandes. Voilà pourquoi, Jeannine se retrouve sur le chalutier « Pacific Crémé » venu chercher les officiers français. Elle rejoint ensuite le mouvement Libération-Nord Vendée, notamment comme agent de liaison auprès des responsables de la Roche-sur-Yon et opératrice de renseignements. Avec les marins pêcheurs des Sables-d’Olonne et de la Chaume, et notamment Pacific Crémé et Emmanuel Garnier, elle va en mer à la rencontre des sous-marins qui viennent livrer des armes. C’est à cette occasion qu’elle rencontre le convoyeur Bernard-Louis Blouin, qui va devenir son mari. Plus tard, elle participera à la libération de Pornic, avec le premier bataillon FFI de Vendée.
Distinctions obtenues :
– Croix du combattant volontaire 39/45 – Croix du combattant volontaire de la résistance -Croix du combattant – Médaille de reconnaissance de la nation a graphe 39/45 – Médaille commémorative 39/45 – Médaille des engagés volontaires a graphe résistance – Croix du combattant des moins de 20 ans – Officier de l’Ordre de la Pologne restaurée – Médaille de la résistance polonaise en France.
Témoignage de Jeannine
« Le 17 juin, le discours du maréchal Pétain a choqué mon père. Nous l’avons écouté ensemble. Mon père, ancien officier de 1914-1918, qui admirait le vainqueur de Verdun, a soupiré : “Maintenant voilà que Pétain fait des conneries“. Le lendemain, lorsque nous avons entendu l’appel du général de Gaulle, il a dit : “Enfin !” Nous habitions les Sables-d’Olonne, dans la maison de mes grands-parents, où je vis encore. J’avais 17 ans. Après avoir échoué dans sa tentative de passer en Espagne pour rejoindre l’Angleterre, mon père est revenu aux Sables-d’Olonne, où il est entré au réseau Centuries. J’étais sa secrétaire. Seulement, la Gestapo a arrêté un des agents qui avait son nom sur un calepin. En août 1943, la Gestapo l’a emmené. Prison de Poitiers, camp d’internement de Compiègne et, enfin, Buchenwald. On ne l’a jamais revu. Peu de temps après, quelqu’un, me croisant dans la rue, m’a demandé : “Est-ce que tu continuerai ?” J’ai répondu : “Oui”. J’ai alors intégré le mouvement Libération Nord jusqu’à la Libération. Au fond de mon cœur, je n’avais, comme mon père, qu’une idée : les trois couleurs de notre drapeau, qu’aujourd’hui on ne respecte pas assez. En 1945, j’ai épousé un cadet de la France libre, Bernard-Blouin. »
Bernard Blouin son époux
Né le 5 décembre 1925 à Sainte Adresse (76)
Cadet de la France libre, sous-lieutenant
Homologué FFI et FFL
Débarque aux Sables d’Olonne le 11 septembre 1944 avec 45 tonnes de munitions
destinées aux FFI. Décédé en 1991