Biographie de Charlotte Menou née Brossard
Eugénie Charlotte, dite Loty, MENOU née BROSSARD
Née le 22 juin 1903 à La Chaume – Les Sables d’Olonne, 26 (ou 28?) rue du Moulin
Père: Raymond Pierre Brossard, agriculteur
Mère: Elisabeth, Eugénie Mornet
Mariée le 27 juin 1927 à René Menou, industriel à Angers.
Profession: commerçante
Enfants Robert, né le 2 juillet 1928 à Angers, décédé
Michel, né le 21 août 1942 à Tours
Décédée le 8 août 1988 à Angers
Eugénie Charlotte est la 12° et dernière enfant du couple Raimond Brossard et Eugénie Mornet. Ses parents, maraîchers, tiennent l’écluse La Cassotte à la Paracou.
Comme ses sœurs Marie Irlanda et Suzanne Noëlla dite Armelle,Charlotte « monte » à Paris pour y trouver du travail et devient esthéticienne. Dans son salon, elle emploie deux jeunes filles juives
Elle n’était pas membre d’un réseau mais avait de nombreux contacts avec les résistants d’Angers et de Tours. Elle aidait à héberger, cacher et faire passer les personnes (résistants, réfractaires, évadés, juifs) qui devaient tenter de se réfugier en zone “libre”. Elle a employé dans son entreprise une jeune femme juive qui a pu par la suite être exfiltrée en zone “libre”. Elle avait dès l’arrivée des nazis à Tours donné pour consigne à ses employés d’être polis avec les occupants mais de tout leur refuser. Elle avait aussi prévenu que toute personne entretenant des relations avec eux serait licenciée. Ce qui ne manqua pas de se produire et expliquerait selon certains en partie son arrestation.
Elle a été arrêtée par la Gestapo de Tours le 27 avril 1943 pour “menées anti-allemandes”. Incarcérée à la prison de Tours jusqu’au 28 janvier 1944, dont plusieurs mois à l’isolement pour “insultes et mauvaise conduite”. Elle ensuite a été transférée au camp de Compiègne puis envoyée à Ravensbrück avec le convoi dit “des 27000”. Elle est restée à Ravensbrück de février 1944 à mars 1945.
Elle a contracté au camp de nombreuses maladies graves qui l’ont menée en quarantaine au bloc 13 puis au revier. Pendant quelques mois elle a été employée par l’usine Siemens rattachée au camp. On y fabriquait des composants destinés en particulier aux V1. Ces composants étaient souvent “défectueux” grâce à l’ingéniosité des prisonnières. Elle a été renvoyée au camp à cause de sa “faible productivité”.
En mars 1945 elle a fait partie des marches de la mort qui l’ont conduite jusqu’à Karlsbad (Karlovy Vary) en République Tchèque. Libérée par l’Armée Rouge elle a ensuite rejoint par ses propres moyens Plzeň d’où les Américains l’ont rapatriée sur la France. Elle pesait alors 35 kilos.